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Le complexe de Reuz/Journal intime

Chapitre 2# La galère de la communauté

Nous sommes apparemment nés pour vivre en communauté et il nous est à priori naturel  de maitriser cet environnement.

 

C'est ce que je pensais faire parfaitement : je suis une fille à amis et à petits amis. J'ai toujours été incroyablement entourée par de très bons amis et nombreux copains. Idem pour la vie amoureuse : toujours été en couple , majoritairement en couple à 2, mais  certaines périodes à 2,5, 3 ou 4.

 

Sur le plan amical, les gens viennent à moi plus que je ne vais à eux. Pas que je sois sympathique, au contraire (je parais très froide et peu accessible au 1er abord), mais après 2 ou 3 « je comprends ce que tu ressens, il m'est arrivé de ressentir ca le jour ou... »,  très vite ils rentrent dans ma vie. Parce que sans le vouloir je leur donne beaucoup : beaucoup de mon temps, de considération,  de dévotion, de compréhension et surtout pas de jugement. L'infirmière donc.

 

Ce n'est que très récemment que j'ai compris que je jouais systématiquement le rôle d'infirmière avec mes amis et l'ensemble des personnes que je rencontrais et de qui je me rapprochais. Les profils de mes amis ont en commun la sensibilité extrême, un caractère fort pour masquer cette sensibilité, des remises en question permanentes (prises de tête), un sens de l'humour et d'autodérision  plus élevés que la moyenne  et l'analyse permanente des attitudes et réactions de leur environnement. J'aime ce genre de personne. Parce que l'on peut discuter, incroyablement se marrer, parce que  l'on se sent utile (chacun a un regard bienveillant sur l'autre), parce que ce sont des relations solides, parce qu'on se sent bien ensemble.

 

Dès lors que l'on est dispo 24/24 les uns pour les autres. Et si cela change, ca coince. Une infirmière doit toujours être dispo pour ses patients.

 

Mes relations amicales, et j'inclue dans ces relations fortes la relation à ma précieuse sœur, ont toujours été plus importantes que le reste. Le reste c'est le couple, l'autre, l'amoureux.  Lui. Celui qui est censé être le plus proche, la priorité.

Et qui ne l'a jamais été.

Parce qu'il n'est pas aussi relax, qu'il n'est pas assez profond, parce qu'il n'est pas aussi drôle. Parce qu'il est lui, avec potentiellement des choses qui ne me plairaient pas. « Pourquoi ne me laisse t il pas boire cette 4ème bière ?? je fais ce que je veux quand même », « pourquoi est-il sur la défensive lorsque nous voyons MES amis ? » « pourquoi parle t il de ca alors qu'il n'y connaît rien ? ».

 

Longtemps j'ai cru que cette attitude vis à vis de mes petits amis provenaient de mon manque d'amour pour eux, de l'image négative que j'ai des hommes en général. Il y a peut être un peu de ca, mais je dirais plutôt que je n'étais pas prête à aimer. Aujourd' hui je suis prête même s'il reste un travail considérable pour accepter un homme dans ma vie.

 

Accepter un homme dans sa vie. En toute sincérité, j'ai encore du mal à savoir comment cela se manifeste !

 

Chaque preuve d'intégration de l'autre dans ma sphère est une révolution intérieure : refuser un diner avec mes amis pour rester tous les 2. Proposer à ses  amis et sa famille de venir en vacances dans la maison que nous avons louée. Lui demander son avis avant d'engager des actions plutôt que tout planifier solo.

 

Toutes ces « concessions » qui ne devraient pas en être (j'aime que l'on dine tous les 2, j'aime être avec ses amis et sa famille, je trouve normal de le consulter avant de faire quelquechose) sont encore considérées comme une violation de mon indépendance. « quels comptes ai je à lui rendre ? », «  c 'est pas grave si j'ai invité mes potes jeudi soir sans lui en parler ».

Malheureusement, si on veut garder quelqu'un, ça ne se passe pas comme ça

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